29.11.11

Si je ne le lui dis pas...


Par Aletha Jane Lindstrom


"Un mot gentil, un geste délicat n'exigent qu'un petit effort
et font toujours un très grand bien."



La pluie printanière battait ma fenêtre et ne faisait qu'aggraver l'état dépressif dans lequel une longue convalescence m'avait plongée. Les cartes de souhaits de prompt rétablissement avaient cessé d'arriver et, de toutes les fleurs que j'avais reçues, il ne me restait qu'un chrysanthème offert par mes collègues professeurs. J'en arrachai distraitement les fleurs fanées, puis je feuilletai une revue. Je pris un tricot mais le déposai aussitôt. Ça ne servait à rien. Je me sentais inutile et oubliée dans un monde qui fonctionnait très bien sans moi.
Puis le facteur arriva. Comme d'habitude, il apportait une quantité de paperasses et quelques factures. Mais il y avait aussi une enveloppe blanche dans laquelle j'ai trouvé cette petite note, visiblement rédigée à toute vitesse:
"Ma chère Jane, Ma première classe commence dans un instant, mais je tiens à vous écrire ces quelques mots avant l'arrivée de mes élèves. Votre sourire et votre salut matinal me manquent aujourd'hui, comme d'ailleurs tous les jours depuis que vous êtes malade. J'espère que vous serez bientôt de retour parmi nous. Si ce petit mot vous étonne, dites-vous que c'est parce que je pense à vous et que je tiens à ce que vous le sachiez. Et si je ne vous le dis pas, comment le devinerez-vous?"
La signature était celle d'une collègue que je connaissais vaguement et que je croisais tous les matins en allant à l'école. Je n'avais pas pensé à elle depuis le début de ma maladie, et cependant elle s'était souvenue de moi et s'était donné la peine de m'envoyer ce mot bien simple.
Brusquement, le sentiment de désespoir qui m'habitait s'évanouit. Je manquais à quelqu'un. Après tout, ma présence sur terre servait à quelque chose. Je relus le message réconfortant, m'attardant à la dernière phrase:
"Si je ne vous le dis pas, comment le devinerez-vous ?"

Je n'aurais, bien sûr, pas deviné. Qui peut savoir ce qui se passe dans le coeur et la tête des autres, à moins d'un message, d'un geste!
Dans notre monde complexe et déshumanisé, trop nombreux sont ceux qui hésitent à exprimer leur amour, leur admiration, leur approbation. Et pourtant ces paroles pourraient apporter un peu de bonheur à une personne malheureuse ou l'aider à surmonter son désespoir. Une de mes amies écrivit un beau jour à la bibliothécaire qui avait travaillé longtemps à la bibliothèque publique qu'elle fréquentait durant son enfance. Elle tenait à la remercier d'avoir su cultiver chez elle l'amour des bons livres. La bibliothécaire lui téléphona pour lui dire à quel point elle était touchée:
"De tous les enfants qui ont fréquenté la bibliothèque, vous êtes la seule à m'avoir écrit."
Ce geste n'avait demandé à mon amie que quelques minutes et un timbre-poste, mais la bibliothécaire s'en réjouira longtemps.
S'agit-il d'un cas exceptionnel? Pas vraiment. Nous pourrions nous souvenir de quelqu'un qui a su embellir notre vie et nous ouvrir de nouveaux horizons. C'était peut-être un copain qui partageait notre amour de la nature ou une amie qui, par sa confiance inébranlable, nous a aidé à surmonter découragement et doute de soi pour parvenir au succès. Et pourtant, au-delà du simple merci, qui de nous s'est interrogé sérieusement sur la valeur du don reçu pour ensuite exprimer une gratitude sincère et sentie?
Nous ne devrions pas réserver nos remerciements aux grandes occasions. Dernièrement, à la caisse du supermarché, j'ai vu le monsieur devant moi sourire à la caissière, visiblement épuisée, et la féliciter de son habileté à emballer ses achats. Surprise par ces compliments, la caissière sourit à son tour; son visage s'illumina et les traces de fatigue s'estompèrent. Elle remercia le client et reprit son travail, la mine réjouie.
Il est évident qu'on ne peut pas toujours faire des éloges et qu'il y a parfois lieu de critiquer. Mais si nous nous contentons de critiquer, nous n'en tirons aucun avantage durable. Chaque jour, nous pouvons construire, démolir ou rester indifférents. Nous pouvons choisir de parler ou de nous taire. Notre décision peut n'avoir aucune répercussion sur qui que ce soit. Mais elle risque aussi d'en avoir.
Il y a quelques années, je travaillais avec une jeune enseignante stagiaire. Après plus de trois mois dans une classe particulièrement difficile, elle se vit confier, pour une semaine, une classe dans un centre de plein air. Voulant se spécialiser dans ce genre d'enseignement, elle accepta avec enthousiasme et ne ménagea aucun effort pour préparer des activités par lesquelles elle espérait communiquer à ces enfants de la ville son amour de la nature. Mais il plut quatre jours sur cinq et les enfants pataugèrent dans la boue durant des heures. Le dépaysement et le mauvais temps les rendaient maussades et grincheux. Lorsque le moment de repartir arriva enfin, la jeune femme vint vers moi, les larmes aux yeux:
"Je n'en étais pas tout à fait sûre, me dit-elle, mais maintenant je le sais. Je ne suis pas faite pour ce genre de travail. J'abandonne."
Nous nous dirigeâmes en silence vers l'autobus dans lequel les enfants commençaient déjà à s'engouffrer. Pendant que ses camarades se disputaient les meilleures places, une grande fille brune s'attardait auprès de nous. Au bout d'un moment, elle se décida à dire à la jeune stagiaire:
"Je voudrais vous remercier pour cette semaine et pour les choses que vous nous avez apprises. Vous savez, je n'avais jamais écouté le vent dans les arbres. C'est très agréable et je ne l'oublierai pas. J'ai écrit un poème pour vous."
Elle lui tendit un bout de papier et courut rejoindre les autres.
Après avoir lu les quatre lignes écrites au crayon, la jeune femme eut de nouveau les larmes aux yeux, mais cette fois elle pleurait de joie. Quant à moi, j'étais très reconnaissante envers cette fillette qui avait eu la délicatesse d'exprimer sa gratitude. Sans son geste, de nombreux enfants auraient été privés de l'affection d'une excellente enseignante.
Je m'aperçois soudain que je tiens encore en main le petit mot qui a déclenché cette réflexion. Comment pourrais-je jamais manifester assez de gratitude pour toute la force qu'il m'a insufflée?
Tout à coup, j'ai une idée. Je prends les clefs de l'auto. A quelques kilomètres de chez moi, une vieille fermière a déblayé un terrain vague et y a planté des fleurs. La vue de celles-ci me réjouit chaque fois que je passe par là et me remonte le moral. Cette femme sera sûrement heureuse de savoir combien j'admire ses plates-bandes.
Mais... si je ne le lui dis pas, comment le devinera-t-elle?
* Publié dans Sélection du Reader's Digest en juin 1977 et repris en décembre 1987.

Renseignements, s.v.p.



Lorsque j'étais très jeune, mon père a eu l'un des premiers téléphones dans notre voisinage. Je me rappelle très bien la vieille boîte en bois, bien polie, fixée au mur et le petit récepteur noir, bien lustré, accroché sur son côté. J'étais trop petit pour atteindre le téléphone, mais j'étais habitué à écouter avec fascination ma mère lui parler.
Par la suite, j'ai découvert qu'en quelque part, dans ce merveilleux appareil, vivait une personne fantastique - son nom était "Renseignements SVP" et il n'y avait rien que cette personne ne savait pas. "Renseignements SVP" pouvait fournir le numéro de n'importe qui en plus de l'heure exacte.
Ma première expérience personnelle avec ce "génie dans une bouteille" s'est produite un jour où ma mère était partie chez une voisine. Je m'amusais au sous-sol et je me suis donné un violent coup de marteau sur un doigt. La douleur était terrible, mais il ne semblait pas y avoir de raisons pour que je crie... j'étais seul et personne ne pourrait m'entendre et me réconforter.
Je faisais les cent pas autour de la maison, en suçant mon doigt pour finalement arriver devant l'escalier... Le téléphone !!!! Rapidement, j'ai couru chercher le petit tabouret dans la cuisine et je l'ai traîné jusque devant le téléphone. Je suis monté dessus, j'ai décroché le combiné et l'ai placé contre mon oreille. "Renseignements SVP" dis-je dans le microphone, juste au-dessus de ma tête.
Un clic ou deux et j'entends une petite voix claire me dire: "Renseignements".
Je dis alors: "Je me suis fait mal au doigt".
"Est-ce que tu saignes ?" m'a demandé la voix.
Je lui réponds: "Non, je me suis frappé le doigt avec un marteau et ça fait très mal".
Elle me demande alors: " Peux-tu ouvrir la boîte à glace ?"
Je lui répondis que oui je pouvais.
"Alors, prends un petit morceau de glace et pose-le sur ton doigt" me dit-elle.
Après cette expérience, j'ai appelé "Renseignements SVP" pour n'importe quoi. Je lui ai demandé de l'aide pour ma géographie et elle m'a dit où se trouvait Montréal. Elle m'a aidé aussi avec mes mathématiques. Elle m'a dit que le petit écureuil, que j'avais trouvé dans le parc la journée précédente, devait manger des fruits et des noix.
Un peu plus tard, mon petit canari est mort. J'ai donc appelé "Renseignements SVP" et lui ai raconté ma triste histoire. Elle m'a écouté attentivement et m'a dit les choses usuelles qu'un adulte dit pour consoler un enfant, mais j'étais inconsolable. Je lui ai demandé: "Pourquoi les oiseaux chantent si merveilleusement et procurent tellement de joie aux familles seulement pour finir comme un tas de plumes dans le fond d'une cage ?"
Elle a probablement ressenti mon profond désarroi et me dit alors, d'une voix si calme: "Paul, rappelle-toi toujours qu'il existe d'autres mondes où on peut chanter". D'une certaine façon, je me sentais mieux. Une autre fois que j'utilisais le téléphone "Renseignements SVP", "Renseignements" me répondait la voix, maintenant devenue si familière. Je lui demande alors: "Comment épelez-vous le mot réparation ?".
Tout ça se passait dans la ville de Québec. Quand j'ai eu 9 ans, nous sommes déménagés sur la Côte nord, à l'autre bout de la province. Je m'ennuyais terriblement de mon amie. "Renseignements SVP" appartenait à cette vieille boîte en bois de notre maison familiale, et, curieusement, je n'ai jamais songé à utiliser le nouvel appareil téléphonique étincelant, posé sur une table, dans le corridor, près de l'entrée.
Même à l'adolescence, les souvenirs de ces conversations de mon enfance ne m'ont jamais quitté. Souvent, lors des moments de doute et de difficultés, je me rappelais ce doux sentiment de sécurité que j'avais à cette époque. J'appréciais maintenant la patience, la compréhension et la gentillesse qu'elle avait pour consacrer de son temps à un petit garçon.
Quelques années plus tard, alors que je me dirigeais au Collège, à Montréal, mon avion devait faire une escale à Québec. J'avais près d'une demi-heure entre le transfert d'avion. J'ai donc passé 15 minutes au téléphone avec ma soeur, qui vit toujours à Québec. Ensuite, sans penser vraiment à ce que je faisais, j'ai composé le "0" et j'ai demandé: "Renseignements SVP". Miraculeusement, j'entendis alors cette même petite voix claire que je connaissais si bien: "Renseignements".
Je n'avais rien prévu de tout ça, mais je m'entendis lui dire: "Pouvez-vous m'aider à épeler le mot "réparation ?". Il y a eu un long moment de silence. Ensuite, j'entendis une voix si douce me répondre:
"Je suppose que ton doigt doit être guéri maintenant."
Je me mis à rire et lui dit: "C'est donc toujours vous ?".
Je lui dis: " Je me demande si vous avez la moindre idée comme vous étiez importante pour moi pendant toutes ces années".
"Je me demande, dit-elle, si tu sais combien tes appels étaient importants pour moi. Je n'ai jamais eu d'enfants et j'étais toujours impatiente de recevoir tes appels".
Je lui ai dit comment, si souvent, j'ai pensé à elle au cours de ces dernières années et je lui ai demandé si je pouvais la rappeler, lorsque je reviendrais visiter ma soeur.
"Je t'en prie, tu n'auras qu'à demander Sally" me répondit-elle.
Trois mois plus tard, alors que j'étais de nouveau à Québec, une voix différente me répondit "Renseignements". J'ai donc demandé à parler à Sally. "Êtes-vous un ami ?" me demanda la voix inconnue. Je lui répondis: "Oui, un vieil ami". J'entendis la voix me dire: "Je suis désolé d'avoir à vous dire ça, Sally ne travaillait plus qu'à temps partiel ces dernières années parce qu'elle était très malade. Elle est morte il y a 5 semaines déjà".
Avant même que je n'aie le temps de raccrocher, elle me dit: "Attendez une minute. M'avez-vous dit que votre nom était Paul? " Je répondis "Oui". "Eh bien, Sally a laissé un message pour vous. Elle l'a écrit, au cas où vous appelleriez. Laissez-moi vous le lire". Ce message disait: "Dites-lui que je crois toujours qu'il y a d'autres mondes où on peut chanter. Il saura ce que je veux dire".
-- Auteur inconnu

Chante à la joie

- 1 -
Chante à la joie, chante à la peine
Chante toujours ta foi
Chante à plein coeur l'âme sereine
Chante le vrai bonheur
Si tu redoutes ce qui te coûte
Chante et prends ton essor
Sous la souffrance garde espérance
Chante plus fort encore.

- 2 -
Chante au matin quand la lumière
Perce dans le lointain
Chante le soir dans ta prière
Pour dire à Dieu: Bonsoir
Si des nuages sur ton courage
Passent au long du jour
Pour que ton âme garde sa flamme
Chante avec plus d'amour.


-- Paroles et musique: David Julien

La route d'amitié

- 1 -

Avec toi j'ai marché sur les routes qui montent
Avec toi j'ai aimé
J'ai aimé la fraîcheur de la source qui chante
Au long des prés
Sur la route d'amitié.

- 2 -
Ave toi j'ai chanté les chansons les plus belles
Avec toi j'ai aimé
J'ai aimé le chant clair qui montait de la plaine
Ensoleillée
Sur la route d'amitié.

- 3 -
Avec toi j'ai servi le beau parler de France
Avec toi j'ai aimé
J'ai aimé le drapeau et son chant d'espérance
Tout son passé
Sur la route d'amitié.

- 4 -
Avec toi sur les routes où la vie nous entraîne
Avec toi j'aimerai
Et j'irai dans la joie et j'irai dans la peine
Vers la clarté
Sur la route d'amitié.

- 5 -
Avec toi dans la nuit qui dissipe la haine
Avec toi j'ai prié
J'ai prié pour qu'enfin tous les amis que j'aime
Viennent marcher
Sur la route d'amitié.

- 5 - (autre version)
Avec toi dans la nuit qui dissipe la haine
Avec toi j'ai prié
J'ai prié pour qu'enfin tous mes frères que j'aime
Viennent marcher
Sur la route d'amitié.


Chanson de jeunesse

Les cheveux de ma mère

Le soir, quand pour dormir, elle a défait ses tresses
Et me laisse à genoux baiser ses cheveux longs,
J'aime, en les renattant, à couvrir de caresses
Les premiers fils d'argent éclos dans ces fils blonds.


J'y lis tout un passé de soucis et de crainte
J'y vois mes maux d'enfant qui l'ont tant fait souffrir
Et chaque nuit veillée a laissé son empreinte
Sur ce front adoré que le temps va flétrir.


Des efforts qu'elle a faits pour me rendre meilleure,
Plus vaillante, plus sage et plus digne d'amour
Pour soulager qui souffre et consoler qui pleure,
Chacun de ces fils blancs me représente un jour.


Aussi tous les joyaux et tout l'éclat d'un trône
La rendraient bien moins belle à mes yeux attendris,
Bien moins chère à mon coeur que la double couronne
De sa bonté pensive et de ses cheveux gris.


C'est pourquoi, quand, le soir, elle a défait ses tresses
Qui baignent son front pur de leur reflet changeant
J'aime à compter tout bas, par autant de caresses,
Entre ces fils dorés les premiers fils d'argent.

-- Marie de Valandré

23.11.11

Mémorisez !

Je serre ta parole dans mon coeur, Afin de ne pas pécher contre toi. (Psaume 119:11)

La loi de son Dieu est dans son coeur; Ses pas ne chancellent point. (Psaume 37:31)

Versets à mémoriser

Set 1
Jn 1:12
Jn 3:16
Jn 3:36
Ro 3:23
Ro 6:23
Ro 10: 9
Ro 10:10
Ep 2:8,9
Ph 4:13
1Jn 3:16
Re 3:20
Set 2
Mt 4:19
Mt 9:37
Mt 9:38
Mk 16:15
Jn 4:35
Jn 15:16
Ac 1: 8
Ac 2:44,45
Ac 5:42
Ac 20:20
Ac 20:31
Set 3
Da 12: 3
Mt 19:28
Mt 10:36-38
Mk 8:36-38
Lu 9:23-24
1Co 10:13
1Co 10:31
1Jn 5:12
1Jn 5:13
Set 4
Mt 7:20
Jn 13:17
Ro 11: 8
Ph 4:19
2Ti 3:12
Tit 3: 5
Ja 4: 3
Ja 4: 7-10
Ja 4:14
Set 5
Pr 11:30
Ez 3:17-19
Jn 15:5
Ac 4:13
Ro 7:4
1Co 2: 4-5
1Co 3:14
1Co 3:15
He 13:8
Ja 1:5
Set 6
Pr 14:25-26
Is 26:3
Mt 28:20
Lu 9: 2
Jn 14: 6
Jn 15: 8
Ac 5:20
1Co 1:18
2Co 4: 5
2Co 5:17
2Ti 4: 2
Set 7
Mt 19:29
Jn 3: 3-8
Jn 8:31
Jn 8:32
Jn 8:47
Jn 15: 4
Ga 4: 6
Ph 1:29
Col 2: 6-8
Set 8
Ps 9:17
Je 12:17
Jn 6:47
Jn 7:43
Ac 4:12
Ac 7:48
2Ti 2:2
He 9:27
Ja 2:26
1Jn 5:11
Set 9
Ps 119: 9
Ps 119: 11
Ps 119: 18
Ps 119: 42
Ps 119: 67
Ps 119: 71
Ps 119: 72
Ps 119:105
Ps 119:113
Ps 119:130
Ps 119:165
2Ti 2: 15
Set 10
Ps 1
Ps 2
Ps 8
Ps 14
Ps 15
Ps 19
Ps 23
Ps 24
Ps 27
Ps 32
Ps 24
Ps 37
Ps 42
Ps 46
CHAPITRES
1Co 13
Jn 1: 1-14
Jn 15
Isa 53

Laissez-vous aimer

Ô laissez-vous aimer !… ce n’est pas un retour,
Ce n’est pas un aveu que mon ardeur réclame ;
Ce n’est pas de verser mon âme dans votre âme,
Ni de vous enivrer des langueurs de l’amour ;

Ce n’est pas d’enlacer en mes bras le contour
De ces bras, de ce sein ; d’embraser de ma flamme
Ces lèvres de corail si fraîches ; non, Madame,
Mon feu pour vous est pur, aussi pur que le jour.

Mais seulement, le soir, vous parler à la fête,
Et tout bas, bien longtemps, vers vous penchant la tête,
Murmurer de ces riens qui vous savent charmer ;

Voir vos yeux indulgents plus mollement reluire ;
Puis prendre votre main, et, courant, vous conduire
À la danse légère..... Ô laissez-vous aimer !
-- Charles Augustin Sainte-Beuve

Garde à jamais !

Paroles : Victor Hugo.
Musique : Alain Lecompte.
1844


Garde à jamais dans ta mémoire
Garde toujours
Le beau roman, la belle histoire 
De nos amours !

Moi, je veux que rien ne s'émousse
Pourquoi finir ?
J'aime la joie amère et douce
Du souvenir

Rappelle-toi nos bois tranquilles
Nos bois du roi !
Rappelle-toi nos frais asiles !
Rappelle-toi

L'herbe épaisse, la roche austère
L'antre ignoré
Temple de joie et de mystère
Sombre et sacré

Où du refus tendre et farouche
J'étais vainqueur !
Où ma bouche cherchait ta bouche
Ton coeur mon coeur!

Rappelle-toi, ma bien-aimée
Nos doux combats
Et les mots que ta voix pâmée
N'achevait pas !

Viens ! La saison n'est pas finie
L'été renaît
Cherchons la grotte rajeunie
Qui nous connaît !

Là, le soir, à l'heure où tout penche
Où Dieu bénit
Où la feuille baise la branche
L'aile le nid

La mouche aux ailes d'or qui passe
L'onde et le vent
Chuchotent sans cesse à voix basse
Ton nom charmant !

Jour et nuit, au soir, à l'aurore
À tous moments
Entre eux ils redisent encore
Nos doux serments !

Viens dans l'antre où nous les jurâmes
Nous reposer !
Viens ! Nous échangerons nos âmes
Dans un baiser !

Toi dont le coeur est pur

Viens avec moi, là bas dans la prairie,
Toi dont le coeur est pur ;
Viens avec moi chercher la rêverie
Sous ce beau ciel d'azur.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.

La paquerette à l'aurore vermeille
A fait sécher ses pleurs.
Viens avec moi pour orner ta corbeille
Des plus tendres couleurs.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.

Sous cet ormeau le rossignol qui chante
Voudrait nous retenir,
Quels doux accents, il parle à son amante,
Ah ! c'est pour l'attendrir.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.

Ainsi que lui, que ma lèvre brûlante
T'exprime mes amours.
Je touche aux plis de ta robe flottante
Et te dirai toujours :
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.

Un doux baiser sur ta lèvre si rose ?
Ne montre point d'aigreur.
S'aimer, le dire... est une sainte chose
Qui ne porte point malheur.
Jeune fille aux yeux noirs, oui, bien plus que moi-même,
O ! je t'aime, je t'aime.
Charles Levesque

Amour filial

Longtemps, ô mon père, ô ma mère,
Soyez mon exemple ici-bas.
Longtemps vous pourrez, je l'espère,
Veiller tous les deux sur mes pas.

Vous qui protégez ma faiblesse,
Je saurai peut-être à mon tour
Par mon tendre et pieux amour
Vous faire une heureuse vieillesse.

Maurice Boucher

Citations : Maman (1)



On aime sa mère presque sans le savoir, sans le sentir.
Aucune autre affection n'est comparable à celle-là.
(Guy de Maupassant)

La bonté de la mère est écrite dans la gaîté du marmot.
V. Hugo, Les Misérables
Tu es peut-être aussi riche qu'un roi,
Tu as des bijoux et des perles ;
Mais tu es loin d'être aussi riche que moi :
J'ai, moi, une maman qui m'aime.
S. Gaillilian (traduction par nos soins)

Et dites aux mères quelle sainte mission leur appartient
de quel impérieux pouvoir leur amour pourrait gouverner les sources du jeune esprit.
L. H. Sigourney
Maman ! ris donc ton rire joyeux !
Réjouis-toi, mais n'oublie pas
Qu'une âme vit dans ce petit
Qui veut sa place au Paradis !
E.L.Beers

Les mamans, ça pardonne toujours ; c'est venu au monde pour ça. -- A. Dumas

Education maternelle

Mon éducation était toute dans les yeux plus ou moins sereins et dans le sourire plus ou moins ouvert de ma mère.

Les rênes de mon coeur étaient dans le sien. Elle ne me demandait que d'être vrai et bon. Je n'avais aucune peine à l'être : mon père me donnait l'exemple de la sincérité jusqu'au scrupule ; ma mère, de la bonté jusqu'au dévouement le plus héroïque.

Mon âme, qui ne respirait que la bonté, ne pouvait pas produire autre chose. Je n'avais jamais à lutter ni avec moi-même ni avec personne. Tout m'attirait, rien ne me contraignait. Le peu qu'on m'enseignait m'était présenté comme une récompense.

Mes maîtres n'étaient que mon père et ma mère ; je les voyais lire, et je voulais lire ; je les voyais écrire, et je leur demandais de m'aider à former mes lettres. Tout cela se faisait en jouant, aux moments perdus, sur les genoux, dans le jardin, au coin du feu du salon, avec des sourires, des badinages, des caresses. J'y prenais goût ; je provoquais moi-même les courtes et amusantes leçons.

J'ai ainsi tout su, un peu plus tard, il est vrai, mais sans me souvenir comment j'ai appris, et sans qu'un sourcil se soit froncé pour me faire apprendre. J'avançais sans me sentir marcher. Ma pensée, toujours en communication avec celle de ma mère, se développait, pour ainsi dire, dans la sienne. Les autres mères ne portent que neuf mois leur enfant dans leur sein : je puis dire que la mienne m'a porté douze ans dans le sien, et que j'ai vécu de sa vie morale comme j'avais vécu de sa vie physique dans ses flancs, jusqu'au mompent où j'en fus arraché pour aller vivre de la vie putride ou tout au moins glaciale des collèges.

Je n'eus donc ni maître d'écriture, ni maître de lecture, ni maître de langues. Un voisin de mon père, M. Bruys de Vaudran, homme de talent, retiré du monde où il avait beaucoup vécu, venait nous voir une fois par semaine ; il me donnait d'une très belle main des exemples dércriture que je copiais seul et que je lui remettais à corriger à son retour.

Le goût de la lecture m'avait pris de bonne heure. On avait peine à me trouver assez de livres appropriés à mon âge pour alimenter ma curiosité. Ces livres d'enfants ne me suffisaient déjà plus ; je regardais avec envie les volumes rangés sur quelques planches dans un petit cabinet du salon. Mais ma mère modérait chez moi cette impatience de connaître ; elle ne me livrait que peu à peu les livres, et avec intelligence.

La Bible abrégée et épurée, les Fables de La Fontaine, qui me paraissaient à la fois puériles, fausses et cruelles ; et que ne ne pus jamais apprendre par coeur ; les ouvrages de Mme de Genlis, ceux de Gerquin, des morceaux de Fénelon et de Bernardin de Saint-Pierre, qui me ravissaient dès ce temps-là ; la Jérusalem délivrée, Robinson, quelques tragédies de Voltaitre ; surout Mérope, lue par mon père à la veillée : c'est là que je puisais, comme la plante dans le sol, les premiers sucs nourriciers de ma jeune intelligence.

Mais je puisais surtout dans l'âme de ma mère ; je lisais à travers ses yeux, je sentais ses impressions, j'aimais à travers son amour. Elle me traduisait tout ; nature, sentiment, sensations, pensées. Sans elle, je n'aurais rien su épeler de la création que j'avais sous les yeux ; mais elle me mettait le doigt sur toute chose. Son âme était si lumineuse, si colorée et si chaude, qu'elle ne laissait de ténèbres et de froid sur rien.

En me faisant peu à peu tout comprendre, elle faisait en même temps tout aimer. En un mot, l'instruction insensible que je recevais n'était point une l'eçon : c'était l'action même de vivre, de penser et de sentir que j'accomplissais sous ses yeux, avec elle, comme elle et par elle. C'est ainsi que mon coeur se formait en moi sur un modèle que je n'avais pas même la peine de regarder, tant il était confondu avec mon propre coeur.

Alphonse de Lamartine, Les Confidences, 1849

Le Meilleur Don du Ciel

Une bonne femme est l'ultime et meilleur don du Ciel à l'homme.

Elle est l'ange qui lui prodigue d'innombrables grâces, elle est son joyau plein de vertus, son coffret de bijoux ; sa voix est sa plus douce musique, ses sourires sa plus claire lumière, son baiser est le gardien de son innocence, ses bras son pavillon protecteur, le baume de sa santé et de sa vie ; son application est sa richesse la plus certaine, son économie est son intendant le plus sûr ; ses lèvres sont ses conseillers fidèles, son sein, l'oreiller le plus doux de ses soucis ; et ses prières sont les plus habiles partisans de la bénédiction du Ciel sur sa tête.

Jeremy Taylor

Maman !

Pour celle qui donna le jour

A son enfant,

Un seul mot jaillit en ce jour :

« Merci maman ! »


Tu pleuras sur mes défaillances,

Non sans raison ;

Pour ce manque d'obéissance,

Maman, pardon !


Pour m'éduquer, tu n'épargnas

Aucune peine.

De tout l'amour dont tu m'aimas

Maman, je t'aime !


Pour réussir à éloigner

La maladie,

Sans relâche tu dus lutter,

Maman chérie !


Veuille chaque jour, ô mon Dieu,

Garder maman ;

Dès maintenant et à toujours,

Bénis maman !


Tous les jours, prions ensemble

Dieu notre père,

Et qu'ainsi chaque jour ressemble

Au jour des mères !


André Henri


Ce petit être qui me suit

Pour le Papa ...


Je veux être un homme prudent :

Pour guider mon petit enfant.

Je n'oserais pas m'égarer

De peur de le voir m'imiter.


Je ne peux pas fuir son regard,

Il veut faire tout ce que je fais ;

Il voudrait être comme moi,

Ce petit garçon qui me voit.


Il m'admire jusqu'à l'extrême,

Il croit en toutes mes paroles ;

Le mal en moi, je dois cacher

Au petit garçonnet qui m'aime.


Je dois penser en avançant,

L'hiver comme l'été durant,

Que je construis pour l'avenir

Le petit être qui me suit.


Auteur inconnu

A ma mère

Ô toi, dont les soins prévoyants,

Dans les sentiers de cette vie

Dirigent mes pas nonchalants,

Ma mère, à toi je me confie.


Des écueils d'un monde trompeur

Ecarte ma faible nacelle.

Je veux devoir tout mon bonheur

A la tendresse maternelle. (Bis)


Alfred de Musset

La Nouvelle mère

Rien de plus joli, rien de plus touchant que l'embarras d'une jeune mère, toute neuve à la maternité, pour manier son enfant, l'amuser, le faire jouer, entrer en communication avec lui. Elle ne sait pas trop bien par où prendre le bijou, l'être adoré, mystérieux, la vivante énigme, qui gît là et semble attendre qu'on le remue, qu'on devine ses désirs, ses volontés. Elle l'admire, elle tourne autour, elle tremble de le toucher trop fort. Elle le fait prendre par sa mère. Son admirable gaucherie fait sourire le témoin discret qui les observe en silence, et se dit que la jeune dame, pour avoir eu un enfant, n'est pas moins une demoiselle. Les vierges sont maladroites ; la grâce et la facilité n'arrivent guère qu'à celle qui est vraiment la femme, déjà assouplie par l'amour.

Eh bien, madame, puisque enfin vous êtes madame, déjà, y a-t-il donc tant d'années que vous n'êtes plus petite fille ? A quinze ans, s'il m'en souvient, sous prétexte d'essayer des modes, vous jouiez encore aux poupées. Même, quand vouz étiez bien seule (convenez-en), il vous arrivait de les baiser, de les bercer. La voici, la poupée vivante, qui ne demande qu'à jouer... Eh ! jouez donc, pauvre petite ! on ne vous regardera pas.

Jules Michelet, La Femme

L'Amour d'une mère

[...] Je vous dirai peut-être quelque jour
Quel lait pur, que de soins, que de voeux, que d'amour,
Prodigués pour ma vie en naissant condamnée,
M'ont fait deux fois l'enfant de ma mère obstinée,
Ange qui sur trois fils attachés à ses pas
Épandait son amour et ne mesurait pas !

Ô l'amour d'une mère ! amour que nul n'oublie !
Pain merveilleux qu'un dieu partage et multiplie !
Table toujours servie au paternel foyer !
Chacun en a sa part et tous l'ont tout entier !

    Victor Hugo, Les feuilles d'automne

Le sein d'une mère


Calme refuge quand elle a peur,
Lors des soucis et lors des pleurs,
Brume entourant ses jeunes heures !
Voyez : dans son sommeil, elle semble chanter
Un hymne muet—un couplet
Entonné à la gloire de son Roi
Par amour : car l'amour, c'est la joie.

Lewis Caroll (traduction par nos soins)



La première chose qu'il faut enseigner à un enfant, c'est qu'on l'aime.
L'amour est toujours vainqueur.

Le Réséda (2)

Le Réséda (suite et fin)


Les premiers jours de l'absence de Louise furent bien tristes pour la jeune enfant. Ses leçons lui paraissaient plus difficiles, parce qu'elle n'avait plus là sa bonne sœur pour les lui faire comprendre. Et puis, quand, à l'heure marquée pour les travaux d'aiguille, elle allait prendre soit un petit mouchoir blanc à ourler, soit une paire de chaussettes à son papa à repriser, elle devenait plus triste encore parce que tout en cousant, elle avait l'habitude de parler de mille choses avec sa sœur. Et maintenant qu'elle était seule, le silence de la grande chambre lui faisait sentir encore davantage sa solitude.

Elle finit par s'ennuyer tant, qu'elle pria son papa d'inviter la petite voisine Juliette à venir travailler avec elle, ce que le papa voulut bien, parce que Juliette était une gentille enfant, gaie, douce et très-aimable compagne. Malheureusement elle ne savait pas le prix du temps, et elle faisait tout ce qu'elle voulait, quand elle voulait, selon son caprice et sa fantaisie.


La première après-midi que les petites filles passèrent ensemble, Cécile essaya de lui faire comprendre qu'il fallait partager son temps entre tous ses devoirs, afin, comme l'avait dit la sœur Louise, de travailler avec ordre et régularité. Mais Juliette n'avait point l'habitude de ce sage arrangement. Elle prétendit que ce devait être fort gênant de ne pouvoir quitter un travail dès qu'il vous ennuie, ou bien de le continuer tout le temps qu'il vous amuse. Cécile eut beau ajouter que ce n'était pas si difficile qu'elle le croyait ; qu'il fallait seulement s'y habituer, et qu'elle s'y habituerait avec un peu de bonne volonté. Elle eut beau ajouter que l'ordre ménage le temps, et que la variété des occupations empêche l'ennui de venir. Tout cela ne servit à rien ; Juliette, la pauvre enfant, ne connaissait pas le prix du temps !


Par malheur, Cécile n'avait pas encore profité assez fortement des bonnes leçons de sa grande soeur ; le désordre des habitudes de Juliette finit par la gagner peu à peu. Elle ne regarda plus la pendule, se mit à travailler ou à jouer, comme Juliette, selon sa fantaisie ou son caprice.


Puis lorsqu'elle s'aperçut qu'une leçon était en retard, elle s'y mettait et travaillait jusqu'à l'heure du coucher sans prendre le moindre repos. Et comme elle finit par se trouver en retard sur toutes choses, que les quinze jours étaient bientôt écoulés, que Louise allait revenir, que les devoirs n'étaient point faits, Cécile se mit courageusement à l'ouvrage, et pendant les derniers jours ne se permit aucune espèce de récréation. Et que devenaient pendant ce temps les fleurs du petit jardinet ?


Malgré tous ses efforts, Cécile n'avait pas terminé sa tâche lorsque Louise arriva. Cécile et son père allèrent au-devant d'elle jusqu'au bureau de la diligence ; et quel bonheur de se revoir !

« Chère Louise ! petite maman ! embrasse-moi ! criait Cécile en étouffant dans ses bras sa sœur aînée. Te voilà donc enfin ! Oh ! la vilaine qui laisse si longtemps sa petite Cécile ! Oh ! chérie, tu ne me quitteras plus, n'est-ce pas ? » Et elle l'embrassait encore.


La bonne Louise était bien heureuse aussi de revoir sa jeune sœur, sa petite fille, comme elle l'appelait. En la regardant avec l'attention et la tendresse d'une mère, elle s'aperçut que Cécile était un peu pâle, qu'elle avait les yeux brillants et la peau brûlante comme lorsqu'on a un peu de fièvre.


« Tu es malade? lui dit-elle.


- Non, petite mère.

- Alors tu es fatiguée.

- C'est que j'ai beaucoup travaillé.

- Mais, quand j'étais là tu travaillais beaucoup et tu ne te fatiguais pas ? ... »

Cécile ne répondit rien, mais elle détourna les yeux comme lorsqu'on est embarrassé pour répondre.

Et Louise vit cela. On avait déchargé la petite malle de la voyageuse, et la papa, bien content, ramena ses deux filles à la maison.


En arrivant, Louise, d'un air sérieux, prit Cécile par la main, et l'achemina avec elle vers la cour aui était derrière la maison. C'était là que se trouvait le petit jardin, où Cécile n'était pas allée depuis huit jours !

Tout à coup, elle se rappela les paroles de Louise au moment du départ : « Si tu restes fidèle au règlement, le réséda saura me le dire. » Elle comprit alors que Louise allait interroger le réséda, et elle sentit battre son cœur.

« Pourtant, se disait-elle tout bas, les plantes ne parlent pas, le réséda ne dira rien, ma sœur ne saura rien. » Elle cherchait ainsi à se rassurer. Mais on arriva en face du petit jardin. Hélas ! hélas ! que vit-on ? Les marguerites, les pervenches étaient fanées, et le réséda n'avait plus de feuilles !

« Oh ! mon pauvre réséda ! s'écria Louise avec une expression de vive douleur.

- Qui lui a fait cela ? s'écria Cécile indignée.


- C'est toi ! répondit Louise.

- Moi ?

- Tu n'as pas travaillé avec ordre, je le vois ; tu as perdu du temps, tu n'en as plus eu assez pour soigner nos fleurs, et les insectes ont dévoré celle que je préfère à toutes les autres ! »

Cécile consternée regarda de plus près, et elle vit en effet tout le long des tiges vertes et tendres du pauvre réséda, de grosses chenilles, vertes aussi, qui après avoir mangé toutes les feuilles, rongeaient à présent les branches.


« Ô ma pauvre sœur, s'écria-t-elle en pleurant, pardonne-moi le chagrin que je te cause. Oui, j'ai oublié le règlement et les heures ! Oui, j'ai voulu réparer ma faute, et j'ai travaillé sans relâche !

- Et tu as délaissé nos fleurs ?


- Oui.

- Et tu t'es rendue malade ?

- Oui.

- Et du moins, tes devoirs sont-ils faits ?

- Non.

- Ainsi tu n'as pu parvenir à regagner le temps perdu ?

- Non !

A cette cruelle réflexion, Cécile pleura beaucoup ; Louise vit son repentir, se mit à la consoler comme une mère en pleurant avec elle.


Et le pauvre réséda, lui qui avait fait connaître le prix du temps, il était là, bien triste, flétri, dépouillé, presque mort !

Les deux sœurs s'essuyèrent les yeux : puis, sans rien dire, elles se mirent en devoir de le débarrasser des insectes qui l'avaient réduit à ce triste état. On l'arrosa, on le soigna bien...

Guérira-t-il, mes chers enfants ? Refleurira-t-il encore ? – Cela dépend de la régularité des soins que lui donnera Cécile... si elle observe le règlement.

FIN


Tiré du recueil des Histoires parfaites de Marie Pape-Carpantier

Le Réséda (1)

Le Réséda ou Le prix du temps


Il était une fois une petite fille de sept ans qui s'appelait Cécile. Cette petite fille n'avait plus de mère, mais elle avait une grande sœur qui s'appelait Louise, et qui était, pour la petite Cécile, tendre comme une mère et sage comme une institutrice.

Car elle s'était faite l'institutrice de sa jeune sœur, bien qu'elle n'eût encore que seize ans, et qu'elle ne fût pas plus instruite qu'on ne l'est à cet age. Mais elle en savait plus que Cécile. C'était assez pour lui venir en aide.

Louise était vigilante, réfléchie, elle observait tout et tirait bon parti de tout.

Elle avait surtout appris la valeur du temps. Elle avait vu dans un pot, sur sa fenêtre, lever une petite plante ; et dans le rue, en face d'elle, bâtir une grande maison. Tous les jours la petite plante grandissait un peu , et tous les jours les maçons élevaient d'un mètre et plus les murs de la maison. Mais certains jours, le lundi, par exemple, les maçons ne venaient pas, et le jour qui était venu, lui, pour servir à quelque chose, s'en allait sans qu'il en eussent profité ; les murs ne s'étaient pas élevés d'un centimètre, tandis que la petite plante, qui profitait de tous les jours, grandissait sans interruption.

Louise avait alors compris que pour faire une maison, une fleur et toutes choses, il faut du temps et du travail. Et comme nous avons tous plusieurs choses à faire, elle s'était dit ;

« Il faut partager la journée bien juste entre tous nos devoirs afin de ne laisser rien perdre de notre temps. Le temps ! cette durée de nos occupations ou de notre oisiveté, de notre travail régulier ou de nos actions capricieuses. Une heure bien ou mal employée s'écoule, une autre la suit et s'écoule à son tour ; ainsi le soir est près du matin, et le jour présent qui s'appelle aujourd'hui, sera passé demain et s'appellera hier ; et hier ne revient plus. C'est demain qui arrive, qui devient aujourd'hui, puis qui passe, s'écoule, et s'en va avec tous les autres jours qui se sont appelés comme lui demain, aujourd'hui, et qui, comme lui maintenant, se sont appelés hier. »


Alors Louise avait réglé le temps pour elle et pour sa petite sœur Cécile. Tous les jours on se levait à six heures. On s'habillait, on faisait sa prière, puis son lit, son petit ménage enfin ; et à sept heures on se mettait à l'ouvrage. Louise cousait, Cécile étudiait. Puis, tous les jours à la même heure venaient les repas, les leçons variées, les récréations ; et le soir il se trouvait que l'on avait fait beaucoup de travail, appris beaucoup de choses, et, de plus, qu'on s'était beaucoup amusé.

Il y avait surtout une récréation que les deux sœurs aimaient par-dessus toutes les autres. C'était... Vous savez, mes amis, cette petite plante dont je vous ai parlé, qui avait fait connaître à Louise le prix du temps ? Eh bien, elle avait grandi, ses feuilles avaient pris une forme, de petits boutons avaient poussé, de petites fleurs s'étaient ouvertes, une odeur douce et délicieuse s'en échappait... c'était un réséda.


Louise s'était attachée à son réséda, et cela lui avait donné l'idée de faire un petit jardin dans un coin de la cour qui était derrière la maison. Cécile l'avait aidée à planter des pieds de violettes, des reines-marguerites, des belles-de-jour et des pervenches.

Et il fallait soigner tout cela ; et c'était justement cette récréation que les deux sœurs aimaient tant.

Tous les soirs, lorsqu'on avait fait sa tâche de broderie ou de couture, bien écrit, appris et compris ses leçons, et bien exactement aux heures fixées, on s'en allait au petit jardin avec une bêchette et un petit arrosoir. On sarclait les mauvaises herbes, on remuait la surface de la terre au pied des fleurs, on arrosait, on enlevait les petites pierres, on faisait la chasse aux limaçons, aux chenilles et aux insectes qui dévorent les plantes délicates. Aussi tout poussait à merveille ! le réséda surtout ; il était devenu magnifique, et se trouvait plus élevé que toutes les autres plantes ; on eût dit le souverain du jardinet !

Louise s'y était attachée de plus en plus ; elle l'avait vu si petit ! Et puis, en lui apprenant le prix du temps, il lui avait fait faire une réflexion si précieuses ! Elle lui en était presque reconnaissante, et elle ne l'eût échangé ni vendu pour aucune autre chose au monde .

Mais voilà qu'un jour le papa des deux petites filles reçoit une lettre de sa belle-sœur, qui disait que le cousin Raoul venait d'être bien malade ; qu'on l'avait guéri, et qu'il s'ennuyait, et que Louise serait bien aimable si elle voulait aller l'amuser et le distraire pendant une quinzaine de jours. Raoul n'était pas un garçon très-sociable. Il avait un assez mauvais caractère : aussi ne recherchait-on pas beaucoup sa société. Mais il était souffrant ; et Louise, qui était bonne, ne songea qu'à l'aller trouver pour lui être agréable.

Elle regrettait pourtant beaucoup d'être obligée de quitter son père, sa sœur surtout, qui avait tant besoin de ses affectueuses leçons ! « Sois tranquille, chère Louise, dit Cécile à sa sœur en lui passant ses deux bras autour du cou ; sois tranquille, je travaillerai beaucoup, beaucoup, comme si tu étais là ; et quand tu reviendras, tu seras contente de moi !

- Oui, répondit Louise, tu travailleras beaucoup, chère enfant, j'en suis sûre, mais resteras-tu bien fidèle à notre petit règlement, toi qui ne regardes jamais à l'heure ?


- Qu'est-ce que cela fait, répondit Cécile, pourvu que je travaille ?


- Mais il faut travailler avec ordre, ma chérie, et si tu passes à une leçon le temps que tu aurais dû partager entre deux, il y en aura une que tu n'auras pas apprise.


- Eh bien, je l'apprendrai le lendemain.


- Le lendemain, le lendemain ! reprit Louise. Mais, le lendemain, tu auras d'autres leçons encore, tu te trouveras surchargée de travail, tu te fatigueras pour venir à bout de tes devoirs, et tu n'auras plus le temps de prendre de récréation ; et alors notre petit jardin, qui le soignera ?


- Eh bien, chère petite maman, reprit la jeune sœur, on le fera tout ce que vous voulez : on regardera la pendule, et l'on sera absolument comme si vous étiez là !

- A la bonne heure, chère petite fille, répondit la grande sœur, faites ce que vous dites, et l'on vous aimera ; et l'on vous aimera ; et l'on vous aimera encore, » ajouta-t-elle en la serrant et en l'embrassant bien fort.


On régla toutes les leçons, tout le travail que Cécile devait faire pendant les quinze jours d'absence de Louise, et puis, au moment de partir, la grande sœur dit à la petite : « Enfant, ménage bien chacune de tes heures. Laisser passer un jour et compter sur le lendemain, est une chose plus folle que de jeter à l'eau une pièce d'or et de compter sur sa bourse. Si tu observes le règlement notre réséda saura me le dire.


- Comment, reprit Cécile étonnée, notre réséda saura te le dire !

Mais Louise était déjà partie, et Cécile n'eut pas de réponse à sa question.

-- A suivre !

Amitiés familiales

Les amitiés familiales, elles aussi, ont besoin de soin et d'attention, comme les autres. Il nous faut gagner l'amour les uns des autres entre les murs paternaux, de la même manière que nous le faisons pour les amis du dehors. Nous devons nous montrer dignes ; nous devons faire preuve de générosité, d'abnégation, de prévenance, de gentillesse, de tendresse, de patience, d'amabilité. Alors, une fois l'autre conquis, nous devons protéger ce trésor d'affection et de confiance, précisément de la même façon que dans le cas d' amis extérieurs au cercle sacré du foyer.


Si l'on a un ami respecté et prisé, chacun sait quelles peines on s' impose pour garder son amitié. On ne peut pas le traiter n'importe comment en comptant toujours sur son affection. Au contraire, on le ménage et on s'efforce de ne rien faire qui puisse nous faire paraître indigne de son estime. On tente de se défaire soi-même de tout ce qui pourrait déplaire à cet ami. On cultive avec ardeur toutes les qualités du coeur et de l'âme qu'il admire. On épie les occasions de lui faire des gentillesses et de lui accorder des faveurs. On veille soigneusement à éloigner tout ce qui pourrait le blesser ou lui faire du mal. On met en lui notre confiance, et on cherche par toutes sortes de moyens à lui prouver notre affection.


Que personne ne pense donc qu'on peut gagner et retenir les amitiés familiales d'une autre façon que cela. On ne peut pas s'attendre à ce que la nature ou l'instinct le fassent à notre place. Nous devons vivre les uns pour les autres. Nous devons gagner les coeurs les uns des autres en donnant exactement ce que nous nous attendons à recevoir. Nous devons chérir l'amitié que nous avons conquise. A moins de cela, elle ne grandira pas. Nous devons surveiller nos paroles et nos actions. Nous devons chercher à plaire et prendre des précautions pour ne jamais blesser l'autre ni l'affliger. Nous devons nous renier nous-mêmes et vivre l'un pour l'autre. Nous devons nous faire des confidences. Nous devons cultiver dans notre propre coeur tout ce qui est beau, tout ce qui est tendre, tout ce qui est saint, tout ce qui est vrai. Pour former dans notre propre foyer des amitiés vraies, profondes et qui comblent le coeur, il faut un patient tissage d'âmes l'une dans l'autre et une croissance de coeur en coeur, comme pour les autres amitiés.


En est-il ainsi dans la plupart de nos foyers ? Il se trouve des exceptions remarquables : il est des foyers qui resplendissent tels des morceaux du Ciel descendus sur ce globe maudit par le péché. Là, l'affection naturelle est devenue une toile sainte d'amitié vraie et sacrée, qui lie les frères et les soeurs dans les liens les plus proches. Certains frères n'ont nul ami aussi proche que leurs propres soeurs ; certaines soeurs se confient en leur propres frères comme en personne d'autre.

Extrait de Home-Making (Construire un foyer), de J.R.Miller

Soeurs

Pour chaque jeune homme la vie est particulièrement difficile. Quand il y pénètre, il a besoin de la sympathie de tous ceux qui l'aiment; il a besoin des prières et de l'aide de tous ses amis. Faute du fort soutien de l'amour, de nombreux jeunes hommes tombent dans la bataille, et beaucoup qui sortent victorieux doivent leurs victoires à l'affection sainte de coeurs vraiment loyaux qui leur inspirèrent espoir et courage dans toutes leurs heures de lutte. La valeur des amitiés fortes ne peut jamais être connue en ce monde. 

Après mère et père, il ne se trouve personne qui puisse faire autant pour aider un jeune homme à vivre noblement que sa propre sœur. Elles ne peut pas toujours l'accompagner. Son faible bras ne pourrait pas toujours le protéger même si elle était auprès de lui. Mais il est une aide qu'elle peut lui donner qui s'avérera plus puissante que sa présence. Ce n'est pas l'aide de bons conseils et de paroles ardentes—ceux-ci doivent avoir du pouvoir aussi—mais plutôt l'aide de son influence silencieuse et sainte, gagnée dans le foyer par une vie d'oubli de soi et de beauté, et maintenue ensuite comme un charme puissant en-dehors et au-delà des murs paternels. Il est un pouvoir sur son frère possible à chaque sœur véritable, qui serait comme la main même de Dieu pour le guider et le retenir dans tous les chemins de la vie. Toutes les sœurs, toutefois, ne possèdent pas ce pouvoir sur leurs frères et, hélas! parfois le pouvoir est pour le mal plutôt que pour le bien.

Puis-je commencer à vous dire, chères filles, comment vous pouvez en effet être l'ange gardien de vos frères? Montrez-leur dans vos propres vies au foyer la grâce parfaite et la beauté de la vie de femme vraie, noble et élevée. Efforcez-vous de suivre tout ce qui est délicat, tout ce qui est pur, tout ce qui est tendre, tout ce qui est saint et sacré dans leur idéal divin de la femme. Montrez-leur en vous-même une beauté d'âme si parfaite qu'ils se détourneront à tout jamais de tout ce qui est bas. Faites-leur voir la vertu incarnée en vous, et ils seront toujours repoussés par le vice. Qu'ils voient en vous une telle pureté d'âme, une telle douceur d'esprit, une telle sainteté divine, que, où qu'ils aillent, votre influence les entourera comme une armure de défense, ou, comme un ange, planera au-dessus de leur tête en bénédiction perpétuelle. Soyez aussi près d'être une femme parfaite, chacune de vous, à travers l'aide de Christ, qu'il vous est possible de l'être. Alors quand des tentations viendront à votre frère il surgira à ses yeux de telles visions de pureté et d'amour qu'il se détournera avec répugnance du tentateur. 

Mais oh ! si vous n'êtes pas de tels anges de la vraie vie de femme pour vos frères, si vous n'emplissez pas leurs âmes de visions de pureté et de douceur, quelle aide espérez-vous leur être lorsqu'ils se tiendront face à de rudes tentations? Si vous êtes trompeuses; si vous êtes égoïstes ; si vous êtes fausses; si vous violez les saintes propriétés de la modestie et du raffinement véritables ; si vous êtes frivoles et vaines ; si vous poursuivez le plaisir, délaissant tout ce qui est sérieux; si vous êtes négligentes ou sans coeur, ne vous trompez pas du vain espoir que vous puissiez être en aucun sens important les gardiennes de vos frères au jour de la difficulté. 

Extrait de Home-Making (Construire un foyer) de J.R.Miller

La Bonne petite fille (3) : Les vieillards

TROISIEME LECTURE


DEVOIRS DES ENFANTS ENVERS LES VIEILLARDS


Les vieillards sont vos prédécesseurs dans la vie : ils ont beaucoup vécu, par conséquent beaucoup souffert ; leurs cheveux blancs sont une couronne sacrée formée par le temps et la douleur.


Attrister un vieillard, c'est attirer sur sa tête la réprobation divine.


Les vieillards ont été jeunes comme vous, vous deviendrez vieux comme eux ; on sera pour vous ce que vous aurez été pour eux.


Rien ne dénote mieux un bon coeur qu'une sainte vénération pour la vieillesse.



La perruque de M. Kergouy


HISTOIRE


C'était un jour de giboulée, le vent soufflait avec violence, fouettant le visage des passants d'une neige fine mêlée de givre. Les marchands enlevaient à la hâte leur étalage que la bourrasque menaçait d'un plongeon dans la rivière ; chaque passant courait en rapprochant de son corps, l'un son manteau, l'autre son châle ; tout le monde pressait le pas en se courbant comme pour fendre l'air.


M. Kergouy, chargé de ses quatre-vingts ans, luttait aussi, mais avec plus de peine que les autres ; goutteux, chancelant, il s'appuyait fortement sur sa canne ; on voyait que cette résistance seule absorbait toutes ses forces.


Tout à coup, une bourrasque plus violente que la première lui enlève son chapeau en compagnie de sa perruque ; l'un prend sa course à droite, l'autre à gauche, et le pauvre vieillard s'épuise en vain à la poursuite de ses couvr'chef dans leur course insensée. Ce fut une scène très-récréative pour de jeunes enfants qui sortaient de l'école. « Il l'attrapera ! disait l'un. – Il ne l'attrapera pas ! disait l'autre. – Prenez garde, monsieur, vous allez vous enrhumer du cerveau ! » disait un troisième.


Mais une bonne petite fille de huit ans se souvenant de son grand-papa, et se demandant ce qu'elle ferait si elle le voyait ainsi la risée de ces petits étourdis, ramassa le chapeau et la perruque et les remit au vieillard en le saluant profondément. « Vous êtes une aimable enfant et le ciel vous bénira, » lui dit M. de Kergouy en lui donnant une petite tape sur la jour, après lui avoir demandé son nom et son adresse.


Quelques années après, M. de Kergouy mourut, et, comme il était riche et n'avait pas de famille, il laissa toute sa fortune à l'enfant qui avait su comprendre les égards dus à la vieillesse.



CONSEILS



1° Vous respecterez les vieillards en ne riant pas de leur laideur, de leur tournure, de leur mise ; en ne voyant dans leurs infirmités qu'un titre de plus à votre bienveillance.


2° Vous devez les assister en leur prêtant votre aide s'ils en ont besoin.


3° Vous devez condescendre à leurs faiblesses en vous rangeant de leur avis, en vous soumettant à leurs goûts, à leurs fantaisies.


4° Vous devez les défendre quand on les insulte.


5° Vous ne devez jamais leur rappeler qu'ils sont vieux : on tient à la vie quand on va la quitter, de même que la veille d'un long voyage on se sent plus attaché à tous ceux qu'on laisse.


6° Ne passez jamais devant un vieillard sans vous incliner.


7° Quand vous êtes dans la rue, cédez-lui le haut du pavé.


8° Donnez-lui votre place si elle est meilleure que la sienne.


9° S'il est infirme ou fatigué, offrez-lui votre bras.