28.6.12

Citations : Amour (2)

Le rêve du héros, c'est d'être grand partout et petit chez son père. (Victor Hugo)
Un père a deux vies : la sienne et celle de son fils. (Jules Renard)
Un homme n'est jamais si grand que lorsqu'il est à genoux pour aider son enfant. (Pythagore)

Que pouvez-vous faire pour promouvoir la paix dans le monde ? Rentrez chez vous et aimez votre famille. (Mère Teresa)

L'enfer, c'est de ne plus aimer. (Georges Bernanos)
L'amour c'est être toujours inquiet de l'autre. (Marcel Achard)
Aimer, c'est trouver sa richesse hors de soi. (Emile Chartier, dit Alain)
Pour l'amour d'une rose, le jardinier est le serviteur de mille épines. (Proverbe turc)
Il y a dans le coeur d'une femme qui commence à aimer un immense besoin de souffrir. (Charles Nodier)
L'amour est cette merveilleuse chance qu'un autre vous aime encore quand vous ne pouvez plus vous aimer vous-même. (Jean Guéhenno)
Le premier symptôme de l'amour vrai chez un jeune homme c'est la timidité, chez une jeune fille c'est la hardiesse. (Victor Hugo)
La certitude d'être aimé donne beaucoup de grâce à un esprit timide en lui rendant le naturel. (André Maurois)
Misérable est l'amour qui se laisserait mesurer. (William Shakespeare)

Il n'est de grand amour qu'à l'ombre d'un grand rêve. (Edmond Rostand)
Le sourire est le baiser de l'âme. (Michel Bouthot)
L'amour est un feu qui vivifie et non une flamme qui dévore. (J.-P. Stahl)
L'amour sans éternité s'appelle angoisse ; l'éternité sans amour s'appelle enfer. (Gustave Thibon)
L'amour n'est pas seulement un sentiment, il est un art aussi. Quelque mot simple, une précaution, un rien révèlent à une femme le grand et sublime artiste qui peut toucher son coeur sans le flétrir. (Honoré de Balzac)
Lorsque nous cherchons Dieu, l'amour dit : par ici ! (Victor Hugo)
 
En amour, la seule victoire, c'est la fuite. (Napoléon Bonaparte)
Le manque d'amour est la plus grande pauvreté. (Mère Teresa)
L'amour, c'est le soleil après la pluie, et la luxure, c'est l'orage après le soleil. (William Shakespeare)
Ce n'est pas l'amour qu'il fallait peindre aveugle, c'est l'amour-propre. (Voltaire)
On a fait l'Amour aveugle, parce qu'il a de meilleurs yeux que nous. (Jean-Jacques Rousseau)
 
Dans tous les cas, mariez-vous. Si vous tombez sur une bonne épouse, vous serez heureux; et si vous tombez sur une mauvaise, vous deviendrez philosophe, ce qui est excellent pour l'homme. (Socrate)
 
Emanciper les femmes, c'est les corrompre. (Honoré de Balzac)

Une belle femme plaît aux yeux, une bonne femme plaît au coeur ; l'une est un bijou, l'autre un trésor.(Napoléon Bonaparte)
 
L'homme qui se tait refuse ; la femme qui se tait consent. (Louis Massignon)

Laissons les jolies femmes aux hommes sans imagination. (Marcel Proust)
J'aimai, je fus aimé ; c'est assez pour ma tombe. (Alphonse de Lamartine)
Tout ce que nous aimons étant périssable, nous nous trouvons ainsi, par notre amour continuellement exposés à souffrir. Il faudrait donc ne rien aimer pour ne pas souffrir. Mais ne rien aimer est la mort de notre âme, la mort la plus affreuse, la véritable mort. (Henri Heine)
Aimer, c'est la moitié de croire. (Victor Hugo)
Celui qui sait aimer peut seul savoir combien on l'aime. (Alfred de Musset)
On peut aimer sans souffrir lorsque l'on aime sans rougir. (Alfred de Musset)

Il y a seulement de la malchance à n'être pas aimé : il y a du malheur à ne point aimer. (Albert Camus)

J'ai peine à comprendre que l'on puisse passer le plus clair de son temps loin de ceux que l'on dit aimer. Travail, argent, loisirs, devoir, qu'ont-ils donc qui pèse plus lourd que le besoin de vivre et de dire son amour à chaque instant, de profiter de ces rares privilèges dont la vie nous privera toujours trop tôt ? (Romain Guilleaumes, Salmigondis)

Car, vois-tu, chaque jour je t’aime davantage.
Aujourd’hui plus qu’hier et bien moins que demain. (Rosemonde Gérard Rostand)

Devenez des époux, demeurez des fiancés. (Père Carré)

L’amour plaît plus que le mariage, pour la raison que les romans sont plus amusants que l’histoire.

L’amour conjugal, qui persiste à travers mille vicissitudes, me paraît être le plus beau des miracles, quoi qu’il en soit le plus commun. (François Mauriac)

Tel philosophe aime les Tartares, pour être dispensé d'aimer ses voisins.
 
L'esclave qui aime sa vie d'esclave a-t-il une vie d'esclave ?  (Louis Scutenaire)

Si tu veux être aimé, aime. (Sénèque)

Que voulez-vous que je lui apprenne ? Il ne m'aime pas. (Socrate)
Ce n'est qu'en pardonnant qu'on ne se trompe pas. (Rosemonde Gérard et Maurice Rostand, extrait d’Un bon petit diable)

La femme n’est pas seulement une malade, mais une blessée. Elle subit incessamment l’éternelle blessure de l’amour. (Jules Michelet)

Il n'y a point de vieille femme. Toute, à tout âge, si elle aime, et si elle est bonne, donne à l'homme le moment de l'infini. (Jules Michelet, L'amour)

Le coeur des mères se fond en douces caresses, en gâteries, en mille soins utiles et inutiles. (Jules Michelet, La Femme)
 
L'amour, l'aiguillon tout puissant de nos activités humaines ! (Jules Michelet, La Femme)

Parce que l'amour est avant tout un don de soi, la meilleur façon de dire "je t'aime" est encore de dire merci.

Aimer et être aimé, c'est sentir le soleil des deux côtés.

En 1901, lorsque Gustav Mahler fait sa demande en mariage à Alma qui était déjà compositrice, il lui écrit :
« Tu n’as désormais qu’une seule profession, me rendre heureux ! Mais les rôles dans ce spectacle doivent être bien distribués. Et celui du compositeur, de celui qui travaille, m’incombe. Le tien est celui du compagnon aimant, du camarade compréhensif. »

Se servir d'une seule âme pour être deux. (Paul Claudel)

25.6.12

Citations : Bonheur


Un Farfadet ou une Fée. Une goutte de pluie ou une larme de joie. Une profonde solitude ou une intense quiétude. Une nuit sombre et sans bruit ou un ciel étoilé et la lune pour bougie.

Tout est une question de point de vue.

Mais la vie est pleine de Fées et de Farfadets.
-- Source inconnue

Quelques bons mots


N'imitez rien ni personne. Un lion qui copie un lion devient un singe. (V.Hugo)

Les bons mûrissent, les mauvais pourrissent. (Idem)

La vérité est comme le soleil. Elle fait tout voir et ne se laisse pas regarder. (Idem)

La musique, c'est du bruit qui pense. (Idem)

Dieu a inventé le chat pour que l'homme ait un tigre à caresser chez lui. (Idem)

La mélancolie, c'est le bonheur d'être triste. (Idem)

En ces temps difficiles, il convient d'accorder notre mépris avec parcimonie, tant nombreux sont les nécessiteux. (Chateaubriand)

Il ne faut pas se mettre en colère contre les choses : cela ne leur fait absolument rien. (Mme de Staël)

Ce n'est pas parce qu'on est nombreux à avoir tort que l'on a raison. (Jean-Claude Devé)

Citations : Amour (1)

Aimer, c'est tout donner, c'est se donner soi-même. (Sainte Thérèse de Lisieux)

L'ange gardien de la femme aimée, c'est la conscience de l'homme qui aime. (Victor Hugo, L'Homme qui rit)
 
L'amour prête son nom à un nombre infini de commerces qu'on lui attribue, et où il n'a non plus de part que le doge à ce qui se fait à Venise. (La Rochefoucauld, Réflexions ou Sentences et Maximes morales)

Aimer, c'est agir. (Victor Hugo)

Pour moi, qui n'est pas bon n'est pas intelligent. (Hugo)

Il est bon d'avoir à soi quelque chose pour pouvoir le donner. (Paul Claudel)
Aimer, c'est apprendre à se parler.

Ce n'est ni l'amitié ni la bonté qui nous manquent, mais nous qui manquons à l'amitié et à la bonté. (Marcel Jouhandeau, Les Chroniques maritales)

Le coeur de la femme s'attache par ce qu'il donne. (V. Hugo)

Le bavardage est l’écume de l’eau, l’action est une goutte d’or. (Proverbe chinois)
Puissent de nombreuses gouttes d'or transformer votre amour en trésor.

Il n'est qu'un bonheur sur la terre : Celui d'aimer et d'être aimé. (Félix Arvers)

Les plus nobles conquêtes sont celles des cœurs et des affections. (Cardinal de Richelieu)

Aimer, c'est savourer, au bras d'un être cher, la quantité de ciel que Dieu mit dans la chair. En amour un silence vaut mieux qu'un langage ; il y a une éloquence de silence qui pénètre plus que la langue ne saurait faire. (Blaise Pascal)

En amour, il suffit de plaire par ses qualités aimables et ses agréments, mais en mariage, pour être heureux, il faut s'aimer--ou du moins se convenir--par ses défauts. (Chamfort)

Le bonheur n'est rien d'autre que l'amour ; seul l'amour est bonheur. (Adalbert von Chamisso)

L'amour ne va pas sans l'estime. (Alexandre Dumas fils)

Il n'y a, en amour, de bonheur durable et complet que dans l'atmosphère translucide de la sincérité parfaite. (M. Maeterlinck)

Ayez vos yeux bien ouverts avant de vous marier, et mi-clos quand vous serez mariés. (B. Franklin)

Le flambeau de l'amour s'allume à la cuisine. (Proverbe français)

En mariage, comme ailleurs, contentement passe richesse. (Molière)

Celui qui aime sa femme s'aime lui-même. (Saint Paul)

L'amour niche dans les rides. (Stobée)

Aimer, ce n'est pas se regarder l'un l'autre, c'est regarder ensemble dans la même direction. (Saint-Exupéry)

L'amour ne regarde pas avec les yeux mais avec l'âme. (Shakespeare)

L'amour triomphe de tout. (Virgile)

On apprend combien l'on s'aime, Lorsque ensemble on a pleuré. (Emile Deschamps)

L'absence diminue les médiocres passions et augmente les grandes, comme le vent éteint les bougies et allume le feu. (La Rochefoucauld)

Pour être aimé, soyez discret ; La clef des coeurs, c'est le secret. (Florian)

Les grandes eaux ne peuvent éteindre l'amour et les fleuves ne le submergeraient pas. (La Bible, le Cantique des cantiques)

Sans Cérès et Bacchus, Vénus a froid. (Térence)

Rage d'amour est pire que le mal de dents. (Proverbe français)

Amour a de coutume d'entremêler ses plaisirs d'amertume. (Clément Marot)

La femme souffre plus que l'homme du mal d'amour, mais elle sait mieux le dissimuler. (Euripide)
 
Homme aime quand il veut, et femme quand elle peut. (Proverbe français)

L'amour est l'histoire de la vie des femmes, c'est un épisode dans celle des hommes. (Madame de Staël)

L'amour donne de l'esprit aux femmes et le retire aux hommes. (Proverbe italien)

L'amour pénètre dans l'homme par les yeux et dans la femme par les oreilles. (Proverbe polonais)

Citations : Maman (2)


Rien ne vaut une douce maman.
Tolstoï, Anna Karénine

L’asile le plus sûr est le sein d’une mère.
Jean-Pierre Florian

La douceur est invincible.
Marc-Aurèle

Tendresse maternelle
Toujours se renouvelle.
Proverbe français

L’avenir d’un enfant est l’oeuvre de sa mère.
Napoléon

Qui n’a pas d’enfants n’a pas de lumière dans les yeux.
Proverbe persan

Fragile beauté maternelle où tous les âges de l’homme puisent leur raison d’être.
Vasco Varoujean

La fête des mères est un prétexte, car on fête toute l’année sa maman.
Jean Gastaldi

Rôle de la littérature


« EURIPIDE. Est-ce que j'ai mis en œuvre une fausse légende relative à Phèdre ?

ESCHYLE. Non, elle est réelle. Mais le poète doit jeter un voile sur le mal, ne pas le produire au jour, ni sur la scène. Ce qu'est le maître pour l'éducation de l'enfance, le poète l'est pour l'âge viril. 

Nous ne devons rien dire que d'absolument bien. »  
Aristophane, Les Grenouilles

Testament de Victor Hugo


Dieu. L’âme. La responsabilité. Cette triple raison (?) suffit à l’homme.
Elle m’a suffi. C’est la religion vraie. J’ai vécu en elle. Je meurs en elle.
Vérité, lumière, justice, conscience, c’est Dieu. Dieu, Dieu.
 
1885

Fête des mères


A maman
Mon cœur me dit que c'est ta fête ;
(Je crois toujours mon cœur quand il parle de toi.)
Maman, que faut-il donc que ce cœur te souhaite?
Des trésors? - des honneurs? - des trônes? - Non, ma foi !
Mais un bonheur égal au mien quand je te vois.

VICTOR HUGO


Pour ma mère
Il y a plus de fleurs
Pour ma mère, en mon cœur,
Que dans tous les vergers.

Plus de merles rieurs
Pour ma mère, en mon cœur
Que dans le monde entier.

Et bien plus de baisers
Pour ma mère, en mon cœur
Qu'on en pourrait donner.

MAURICE CAREME

Par amour pour la France


La langue française est une femme.
Et cette femme est si belle, si fière,
si modeste, si hardie, si touchante,
si voluptueuse, si chaste, si noble,
si familière, si folle, si sage,
qu'on l'aime de toute son âme,
et qu'on n'est jamais tenté
de lui être infidèle. 

Anatole France

Extraits de Michelet (3)

Garde-moi, aie pitié de moi, soutiens-moi … Je sens que j'enfonce … Si faible est ma [à la femme] volonté, que d'heure en heure elle glisse, et elle va m'échapper … Que dis-je ? C'est elle qui m'entraîne, et je n'ai de force que pour me noyer … Oh ! que j'ai eu tort d'être fière ! j'en suis punie. Je suis plus faible que n'était notre petit au berceau … Je t'en [le mari] supplie, prends-moi comme un enfant et traite-moi en enfant, car je ne suis que cela. Tu as été jusqu'ici trop bon pour moi, sois sévère et sois mon maître. Châtie-moi. Le corps maté, mortifié, me guérira l'âme … Il faut que je te craigne un peu, que j'aie peur … Meure ma volonté ! … Je n'en veux plus, je te la donne. C'est toi qui est ma volonté véritable et ma meilleure âme. Mais ne me quitte point d'un pas, pour qu'à chaque chose je puisse te demander si je la veux et si je dois la vouloir.
*

Elle [la femme] veut un homme qui décide, qui ne soit pas embarrassé, qui croit, agisse ferme et fort, qui, même aux choses obscures, pénibles, ait la sérénité, la bonne humeur d'un courage invariable. Elle trouvera plaisir, ayant un homme, à pouvoir être une femme, à avoir pour sa foi, sa vie, un bon chevet (je ne dis pas trop mou) où elle s'appuie en confiance. A ce prix-là, de bien bon cœur, elle dit : "C'est mon maître." - Son sourire fait entendre : "Dont je serai maîtresse." Mais maîtresse en obéissant, jouissant de l'obéissance, qui, quand on aime, est volupté. (--La Femme)
*
Il faut songer que l'homme a cent pensées, cent affaires. Elle [la femme] une seule, son mari. Tu dois te dire en sortant le matin : "Que fera ma chère solitaire, la moitié de mon âme, qui va m'attendre bien des heures ? […] Épargne, épargne ton enfant.
*
La femme est née pour la souffrance. Chacun des grands pas de la vie est pour elle une blessure. Elle croît pour le mariage ; c'est son rêve légitime. Mais cette vita nuova, c'est l'arrachement de son passé.

Pour donner à l'amour l'infini du plaisir, il faut qu'elle souffre en sa chair. Combien plus, grand Dieu ! quand bientôt l'autre époux, l'autre amant, l'enfant, plus cruel, du fond de ses entrailles, reviendra déchirer son sein !
*
Elle [la femme] est faible, elle est souffrante, et c'est justement lorsque ses beaux yeux languissants témoignent qu'elle est atteinte, c'est alors que ta chère sibylle plane à de grandes hauteurs sur des sommets inaccessibles. Comment elle est là, qui le sait ?
Ta tendresse y a fait beaucoup. Si elle garde cette puissance, si, femme et mère, mêlée de l'homme, elle a en plein mariage la virginité sibyllique, c'est que ton amour inquiet, enveloppant le cher trésor, a fait deux parts de la vie, - pour toi-même le dur labeur et le rude contact du monde, - pour elle la paix et l'amour, la maternité, l'art, les doux soins de l'intérieur. […]

C'est en lui sauvant les misères du travail spécial où s'usent tes jours, cher ouvrier, que tu la tiens dans cette noblesse qu'ont seul les enfants et les femmes, aimable aristocratie de l'espèce humaine. Elle est ta noblesse, à toi, pour te relever de toi-même. Si tu reviens de ta forge, haletant, brisé d'efforts, elle, jeune et préservée, elle te verse la jeunesse, te rend un flot sacré de vie, et te refait Dieu, d'un baiser.
*
Madame, ne soyez pas parfaite. Gardez un tout petit défaut, assez pour consoler l'homme.
La nature veut qu'il soit fier. Il faut, dans votre intérêt, dans celui de la famille, qu'il le soit, qu'il se croie fort.

Quand vous le voyez baisser, attristé, découragé, le plus souvent le remède serait de baisser vous-même, d'être plus femme, et plus jeune, - même, au besoin, d'être enfant. - Second conseil : - Madame, ne partagez pas votre cœur.

Extraits de Michelet (2)

C'est le paradis du mariage que l'homme travaille pour la femme, qu'il apporte seul, qu'il ait le bonheur de fatiguer et d'endurer pour elle, qu'il lui sauve et la peine du labeur, et les froissements du monde.

Le soir, il arrive brisé. Le travail, l'ennui des choses et la méchanceté des hommes ont frappé sur lui. Il a souffert, il a baissé, il revient moins homme. Mais il trouve en sa maison un infini de bontés, une sérénité si grande, qu'il doute presque des cruelles réalités qu'il a subies tout le jour : "Oui, tout cela n'était pas. Ce n'était qu'un mauvais songe. Et tout le réel c'est toi !"

Voilà la mission de la femme (plus que la génération même), c'est de refaire le cœur de l'homme. Protégée, nourrie par lui, elle le nourrit d'amour. (--L'Amour)
 *

[…] Partout où elle reste femme, elle est généralement souffrante au moins une semaine sur quatre.
La semaine qui précède celle de crise est déjà troublée. Et dans les huit ou dix jours qui suivent cette semaine douloureuse, se prolonge une langueur, une faiblesse, qu'on ne savait pas définir. Mais on le sait maintenant. C'est la cicatrisation d'une blessure intérieure, qui, au fond, fait tout ce drame. De sorte qu'en réalité, quinze ou vingt jours sur vingt-huit (on peut dire presque toujours), la femme n'est pas seulement une malade, mais une blessée. Elle subit incessamment l'éternelle blessure d'amour.
*
[La femme] Mon ami, je ne suis point forte. Je ne suis pas propre à grand'chose, qu'à t'aimer et te soigner. Je n'ai pas tes bras nerveux ; et si je fais trop longtemps attention à une chose compliquée, le sang se porte à ma tête, le cerveau me tinte. Je ne puis guère inventer. Je n'ai pas d'initiative. Pourquoi ? Je t'attends toujours et ne regarde qu'en toi.
A toi seul, l'élan, l'aiguillon et aussi les reins, la force patiente, l'invention et l'exécution. Donc, tu seras créateur, et tu me feras un nid de ton génie et de ta force.
 *
Être belle ! mais pour une femme c'est le paradis, c'est tout. Si elle a le sentiment qu'elle te doit une telle chose, oh ! qu'elle cédera de bon cœur aisément sur tout le reste ; qu'elle sera ravie de te [le mari] sentir maître, trancher, décider de tout, lui épargner le plus souvent la fatigue de vouloir !
Elle reconnaîtra volontiers, ce qui est réel, que tu es son ange gardien, que tes dix ou douze ans de plus, ton expérience du monde, te font connaître mille choses dont tu peux la préserver, mille dangers où ses dix-huit ans, sa demi-captivité de jeune demoiselle, la laisseraient fort aveugle, et où, selon toute apparence, elle irait tête baissée.

L'amour est chose très-haute et très-noble dans la femme. Elle y met sa vie pour enjeu.
Chaque fois qu'elle consent à l'union et cède au désir de l'homme, elle accepte de mourir pour lui. […]
L'amour est le frère de la mort. On l'a dit et répété. Mais qui a sondé encore à quelle profondeur il est le frère de la douleur ? […]

Elle accepte tous les périls, la mort, l'infini de la souffrance, pour donner à celui qu'elle aime l'infini de la jouissance, la vie des siècles en un instant, l'abrégé de l'éternité.

"Sois heureux, et que je meure ! Sois heureux une seconde, et que j'en souffre à jamais !" C'est le mot qu'elle a dans le cœur.

22.6.12

La Rêverie


Il faut prendre garde à la rêverie qui s'impose. La rêverie a le mystère et la subtilité d'une odeur. Elle est à la pensée ce que le parfum est à la tubéreuse. Elle est parfois la dilatation d'une idée vénéneuse, et elle a la pénétration d'une fumée. On peut s'empoisonner avec des rêveries comme avec des fleurs.
Suicide enivrant, exquis et sinistre.
 
Le suicide de l'âme, c'est de penser mal. C'est l'empoisonnement. La rêverie attire, enjôle, leurre, enlace, puis fait de vous son complice. Elle vous met de moitié dans les tricheries qu'elle fait à la conscience. Elle vous charme. Puis vous corrompt. On peut dire de la rêverie ce qu'on dit du jeu.
On commence par être dupe, on finit par être fripon. 
--V. Hugo, L'Homme qui rit

Le Pardon de Bonchamps


Madame de Bonchamps, décédée en 1845, raconte ainsi dans ses Mémoires les derniers moments de son mari : 

« M. de Bonchamps, après, sa blessure, avait été transporté à Saint-Florent, où se trouvaient 5 000 prisonniers renfermés dans l'église. La religion avait jusqu'alors préservé les Vendéens de représailles sanguinaires ; mais lorsqu'on leur annonça que mon infortuné mari était blessé mortellement, leur fureur égala leur désespoir ; ils jurèrent la mort des prisonniers. 

M. de Bonchamps avait été porté chez M.Duval, dans le bas de la ville. Tous les officiers de son armée se rangèrent à genoux autour du matelas sur lequel il était étendu, attendant avec anxiété la décision du chirurgien. 

Mais la blessure ne laissait aucune espérance. M. de Bonchamps le reconnut à la sombre tristesse qui régnait sur toutes les figures. Il chercha à calmer la douleur de ses officiers, demanda avec instance que ses derniers ordres fussent exécutés, et aussitôt il prescrivit que l'on donnât la vie aux prisonniers ; puis se tournant, vers d'Autichamp, il ajouta : 
« Mon ami, c'est sûrement le dernier ordre que je vous donnerai, laissez-moi l'assurance qu'il sera exécuté. » 

En effet, cet ordre, donné sur son lit de mort, produisit tout l'effet qu'on en devait attendre ; à peine fut-il connu des soldats que de toutes parts ils s'écrièrent : 

- Grâce! grâce! Bonchamps l'ordonne!

Et les prisonniers furent sauvés. » 


Albertine


Quelquefois il faisait un si beau clair de lune, qu’une heure après qu’Albertine était couchée, j’allais jusqu’à son lit pour lui dire de regarder la fenêtre. [...] 

Dans la chambre sombre, je ne voyais rien que, sur la blancheur de l’oreiller, un mince diadème de cheveux noirs. Mais j’entendais la respiration d’Albertine. Son sommeil était si profond que j’hésitais d’abord à aller jusqu’au lit. Puis, je m’asseyais au bord. Le sommeil continuait de couler avec le même murmure. 

Ce qui est impossible à dire, c’est à quel point ses réveils étaient gais. Je l’embrassais, je la secouais. Aussitôt elle s’arrêtait de dormir, mais, sans même l’intervalle d’un instant, éclatait de rire, me disant, en nouant ses bras à mon cou : « J’étais justement en train de me demander si tu ne viendrais pas », et elle riait tendrement de plus belle. 

On aurait dit que sa tête charmante, quand elle dormait, n’était pleine que de gaîté, de tendresse et de rire. Et en l’éveillant j’avais seulement, comme quand on ouvre un fruit, fait fuser le jus jaillissant qui désaltère. 

-- Marcel Proust, La Prisonnière 

L'amour, pour Victor Hugo

Aimer, c'est avoir dans les mains
Un fil pour toutes les épreuves, 
Un flambeau pour tous les chemins,
Une coupe pour tous les fleuves ! 
Aimer, c'est comprendre les cieux
C'est mettre, qu'on dorme ou qu'on veille,
Une lumière dans ses yeux. 
(Mille chemins, un seul but)

Prends mon âme et mes vingt ans. Je n'aime que toi. (Les chansons des rues et des bois)

Je t'aime un peu plus de tout le temps qui s'est écoulé depuis ce matin. (Les misérables: T. VII et VIII - Page 12 - 1862)
 
Quand je suis triste, je pense à vous, comme l'hiver on pense au soleil, et quand je suis gai, je pense à vous, comme en plein soleil on pense à l'ombre. (J. Huas, Juliette Drouet. Le bel amour de Victor Hugo)

Quand tout se fait petit, femmes, vous restez grandes. (Les Châtiments - Aux femmes)

La curiosité des amoureux ne va pas très-loin au delà de leur amour. (Les Misérables)

Ce n'est point perdre la lumière qu'avoir l'amour. Et quel amour, un amour entièrement fait de vertu. Il n'y a point de cécité où il y a certitude. L'âme à tâtons cherche l'âme, et la trouve. Et cette âme trouvée et prouvée est une femme. Une main vous soutient, c'est la sienne ; une bouche effleure votre front, c'est sa bouche ; vous entendez une respiration tout près de vous, c'est elle. Tout avoir d'elle, depuis son culte jusqu'à sa pitié, n'être jamais quitté, avoir cette douce faiblesse qui vous secourt, s'appuyer sur ce roseau inébranlable, toucher de ses mains la Providence et pouvoir la prendre dans ses bras. (Les Misérables)
 
S'il n'y avait pas quelqu'un qui aime, le soleil s'éteindrait. (Les Misérables)

Quelle grande chose, être aimé ! Quelle chose plus grande encore, aimer ! Le cœur devient héroïque à force de passion. Il ne se compose plus que de rien de pur ; il ne s'appuie plus que sur rien d'élevé et de grand. Une pensée indigne n'y peut pas plus germer qu'une ortie sur un glacier. L'âme haute et sereine, inaccessible aux passions et aux émotions vulgaires, dominant les nuées et les ombres de ce monde, les folies, les mensonges, les haines, les vanités, les misères, habite le bleu du ciel, et ne sent plus que les ébranlements profonds et souterrains de la destinée, comme le haut des montagnes sent les tremblements de terre. (Les Misérables)

L'ange gardien de la femme aimée, c'est la conscience de l'homme qui aime. (L'Homme qui rit)

« Tout en mêlant leurs tasses, buvant l'un après l'autre dans la même, ils parlaient. Babil d'amoureux, caquetage de moineaux.
Enfantillages dignes de la Mère l'Oie et d'Homère. Deux coeurs qui s'aiment, n'allez pas chercher plus loin la poésie; et deux baisers qui dialoguent, n'allez pas chercher plus loin la musique.
--Sais-tu une chose?
--Non.
--Gwynplaine, j'ai rêvé que nous étions des bêtes, et que nous avions des ailes.
--Ailes, cela veut dire oiseaux, murmura Gwynplaine.
--Bêtes, cela veut dire anges, grommela Ursus.
La causerie continuait.
--Si tu n'existais pas, Gwynplaine...
--Eh bien?
--C'est qu'il n'y aurait pas de bon Dieu.
--Le thé est trop chaud. Tu vas te brûler, Dea.
--Souffle sur ma tasse.
--Que tu es belle ce matin!
--Figure-toi qu'il y a toutes sortes de choses que je veux te dire.
--Dis.
--Je t'aime!
--Je t'adore!
Et Ursus faisait cet aparté:
--Par le ciel, voilà d'honnêtes gens.
Quand on s'aime, ce qui est exquis, ce sont les silences. Il se fait comme des amas d'amour, qui éclatent ensuite doucement.
Il y eut une pause après laquelle Dea s'écria:
--Si tu savais! le soir, quand nous jouons la pièce, à l'instant où ma main touche ton front...--Oh! tu as une noble tête, Gwynplaine!--... à l'instant où je sens tes cheveux sous mes doigts, c'est un frisson, j'ai une joie du ciel, je me dis: Dans tout ce monde de noirceur qui m'enveloppe, dans cet univers de solitude, dans cet immense écroulement obscur où je suis, dans cet effrayant tremblement de moi et de tout, j'ai un point d'appui, le voilà. C'est lui.--C'est toi.
--Oh! tu m'aimes, dit Gwynplaine. Moi aussi je n'ai que toi sur la terre. Tu es tout pour moi. Dea, que veux-tu que je fasse?
Désires-tu quelque chose? que te faut-il?
Dea répondit:
--Je ne sais pas. Je suis heureuse.
--Oh! reprit Gwynplaine, nous sommes heureux! »
(L'Homme qui rit)